A signaler, cet article publié aujourd'hui sur le site www.lepoint.fr. Intitulé : "Joseph Djan, taxi-prêcheur" qui présente l'histoire étonnante d'un pasteur évangélique d'origine ghanéenne, chauffeur de taxi à New-York...
"Faute de vision, le peuple vit sans frein", dit la Bible. Mais ne parlez pas de ce proverbe à Joseph Djan, pasteur évangélique à Brooklyn. Ses freins fonctionnent très bien, et il est plus que déterminé à en faire profiter son prochain. Quatre à cinq jours par semaine, le religieux troque sa robe contre des vêtements plus "appropriés". Contact allumé, oreillette bien calée et GPS en marche, il arpente les artères de la Grosse Pomme à la recherche de clients potentiels, et cela, douze heures par jour.
Né au
Ghana, Joseph a découvert les
États-Unis au début des années , après un passage compliqué en
Europe. "J'ai quitté l'Afrique à cause de ses problèmes économiques", raconte-t-il : "J'ai d'abord tenté de refaire ma vie au Portugal, avant de m'envoler vers l'Italie. Mais la barrière de la langue était insurmontable." Son périple le mène donc de l'autre côté de l'Atlantique, où d'autres difficultés surgissent rapidement. Installé à Manhattan, il travaille d'abord comme mécano pour payer ses études. Mais ça ne suffit pas. Joseph loue alors une voiture et commence à jouer les chauffeurs de taxi : "J'avais toujours du mal à m'en sortir. À cette époque, je ne croyais plus en rien."
"Une église sur roues"
Désespéré, il franchit à nouveau la porte d'une église. Une révélation. En marge de ses études, l'homme vit chichement et décide de consacrer son temps libre à la religion. Il lui faudra "trois ou quatre ans" pour retourner à son activité de chauffeur, totalement transformé. "À partir de ce moment, mon taxi est devenu une sorte d'église sur roues", explique-t-il. Les interminables avenues new-yorkaises sont toujours son terrain de jeu. Seulement, l'objectif est tout autre : "La plupart des gens qui entrent dans ma voiture ont de sérieux problèmes. Je ne saurais pas dire pourquoi, mais ma présence doit les rassurer, et ils se confessent très facilement. S'ils ne vont pas à l'église, mon devoir est de venir à eux."